Asynchrone

lundi, février 18, 2008

Une courte grève et ça repart chez l'Oréal

Les salariés sont la source des profits... Il semble normal qu'ils en touchent le fruit. Certaines grandes entreprises, dont l'Oréal semblent encore avoir du mal à le comprendre.
Pensent elles que les gens soient aveugles, sourds et idiots ? Quel bel exemple d'égoïsme capitaliste : à vous le travail, à nous les profits. Ceci est terminé.

Face aux bons résultats de leur entreprise, les salariés de l'Oréal veulent gagner plus. Ils étaient plusieurs centaines à s'être mis en grève lundi pour revendiquer une augmentation générale des salaires.

Benjamin Sèze

LIBERATION.FR : lundi 18 février 2008

«Nous aussi nous le valons bien», estiment les salariés de l'Oréal. Face aux bons résultats de l'année 2007 présentés mercredi par le leader mondial de l'industrie cosmétique, ses employés réclament une part du gâteau. Ils sont 5%, selon la direction, à avoir suivi lundi l'appel à cesser le travail lancé par l'union intersyndicale (CFDT, CFE-CGC,CFTC, CGT et FO).

«5% ça fait six cents des douze milles salariés. Pour l'Oréal c'est bien, c'est significatif», analyse Georges Liarokapis, délégué de CFE-CGC, syndicat majoritaire à l'Oréal SA. Une grève éclair, de 10 heures à midi, destinée à marquer le coup avant la réunion de négociation annuelle obligatoire qui doit avoir lieu mardi entre les représentants syndicaux et la direction. Les grévistes dénoncent l'absence d' augmentation générale des salaires depuis 2004. «Oui mais on a remplacé ce système par des augmentations individualisées, complétées par l'intéressement et la participation», explique-t-on à la direction de l'Oréal.

«C'est le salaire qui nous fait manger»

«C'est vrai qu'on touche un intéressement fort, admet Georges Liarokapis, mais il est déjà à son maximum légal, et ce n'est pas suffisant pour faire face à l'inflation des ces trois dernières années. Notre pouvoir d'achat a baissé.» Autre inconvénient du système d'intéressement, selon Jean-Jacques Lamiable, responsable CGT: il est versé en une seule fois, au mois de juin. «Du coup les ouvriers s'endettent le restant de l'année et il ne sert qu' à boucher le découvert de leur compte en banque. Ce n'est pas l'intéressement qui nous fait manger tous les jours, c'est le salaire.»

Mardi, les représentants syndicaux poseront trois revendications sur la table des négociations. Tout d'abord, une revalorisation annuelle et systématique de tous les salaires par des augmentations générales basées au minimum sur l'inflation. Ensuite, un rattrapage de 9% dès cette année «pour compenser tout ce qu'on n'a pas eu depuis 3 ans». Enfin, l'instauration d'un treizième mois de salaire. «C'est un moyen intelligent de ne pas toucher à l'intéressement, tout en donnant un nouveau souffle aux salaires», explique Georges Liarokapis.

«La direction ne peut rester indifférente»

A la CGT comme à la CFE-CGC, on est confiant pour la suite des événements. «Le but de cette grève, c'était d'envoyer un message, sans pour autant bloquer le système. Tous les syndicats étaient mobilisés. La direction ne peut rester indifférente.» La réunion de mardi devrait être, selon eux, l'occasion de fixer un calendrier des négociations pour les mois à venir.